Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/210

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La femme mariée ne veut plus d’enfants.

La femme non mariée ne veut plus de mariage.

J’ai recueilli, dans mes promenades autour de Bruxelles, ce mot poignant d’une femme du peuple, restée veuve avec sept enfants. Son mari, simple journalier, gagnant 1 fr. 50 par jour, s’était tué par accident. Lui mort, les maisons de secours, les dames de charité, tout le monde s’était occupé d’elle : on avait placé la fille aînée, d’autres s’étaient chargés des deux suivants ; on donnait des secours hebdomadaires à la mère, qui trouvait encore moyen de gagner quelque chose.

Elle se trouvait heureuse ! plus heureuse que dans son ménage.

« Le pauvre homme, disait-elle, parlant du défunt, il fallait bien l’entretenir ; tous les dimanches, laver sa chemise, sa blouse, lui donner cinq sous pour boire deux verres de faro ; lui servir, avec son pain, un peu de pitance !… Que restait-il pour nous ?… C’est fini : un homme coûte plus qu’il ne vaut ! »