Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/231

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lui soit permis de donner une chiquenaude à sa maîtresse infidèle. Elle est libre ; tu l’as voulue libre ; la liberté est le caractère du concubinat. Sous ce rapport, la maîtresse libre partage le sort de la courtisane, qui est la femme libre par excellence : elle n’a pas droit au coup de poignard.

La jalousie est la compagne de l’amour libre : elle est inconnue entre époux. Ici l’infidélité offense, attriste, endolorit, mais c’est tout. Là, elle crée la cuisson de jalousie, les colères de la rivalité ; elle ronge, elle rend furieux, elle pousse à l’assassinat. Dans le concubinat, c’est l’amour-propre, la vanité, l’orgueil, qui sont atteints par l’infidélité. Dans le mariage, c’est le droit. C’est pourquoi l’infidélité de la maîtresse est presque une réserve sous-entendue par le contrat de libre amour, infidélité que l’amant n’a pas le droit de venger ; — tandis que le meurtre de l’épouse infidèle est un acte de justice maritale.

L’amour conjugal est exclusif, unique, sacré ; c’est pourquoi sa violation est un crime, punissable de mort. — L’amour libre n’est nullement incompatible avec la multiplicité, ainsi que l’a vu Fourier, et que l’ont compris les