Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/289

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Qu’elle sente, dans les caresses les plus intimes de son amant, de son époux, qu’elle n’a pas affaire à une dupe ni à un manchot. Car j’ose affirmer que, quelque dépit, quelque faveur que puissent causer à toutes les femmes ces révélations, elles sont si singulièrement constituées que, tout en reconnaissant le scepticisme, et, au besoin, l’énergie de leur conjoint, elles n’en sont pas au fond très-fâchées ; elles se fâcheraient si les choses étaient autrement.

La femme ne hait point d’être un peu violentée, voire même violée. Grande hypocrisie des romanciers et romancières, peignant, le soir des noces, la brutalité d’un homme et l’innocence de la jeune vierge qui lui est donnée. Sur cent mariages, quatre-vingt-dix fois sur cent c’est le mari qui est le nigaud.

Il n’y a pas d’égoïsme comme l’égoïsme féminin : mielleux, affilé, raffiné comme un dard trempé dans l’huile ; un égoïsme d’artiste. — Elles le savent, elles le dissimulent ; mais cherche bien et tu le découvriras.