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Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/29

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DANS LES TEMPS MODERNES.

n’est pas un néant ; c’est le corrélatif de la force, une puissance, une vertu, un je ne sais quoi dont il est plus aisé de montrer l’action que de définir l’essence, mais quelque chose qui n’est pas rien, puisque ce qui agit, et qui sert de corrélatif à la force et à la substance, ne peut pas être rien. J’ai essayé, dans une Étude spéciale, d’expliquer le rôle de l’idéal dans le mouvement humanitaire ; j’ai cru reconnaître en lui cette grâce prémouvante par laquelle les théologiens expliquent toutes les vertus et les progrès de l’humanité ; j’ai dit que, sans cette puissance d’idéalisation, l’homme, sans souci de sa dignité, resterait sourd aux sollicitations de sa conscience ; et quand, plus tard, dans une autre Étude, j’ai fait de la femme la représentation vivante de cet idéal, je n’ai fait autre chose que rendre plus concrète une pensée jusque-là perdue dans les abstractions des théologiens et des philosophes. Ah ! si le vénérable Père Enfantin s’était avisé de pareille chose ; s’il avait dit que la beauté, chez la femme, est plus efficace, plus créatrice que la force chez son compagnon, attendu que c’est la beauté qui, la plupart du temps, mène la force, que d’applaudissements, que de bouquets, que de baisers !…