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DE LA PORNOCRATIE.

Maintenant, mesdames, il est possible que je me trompe. Il se peut que l’idéal, que la femme et sa beauté n’aient pas, dans la société humaine, l’importance que je leur assigne. Il se peut même qu’en déclarant, avec la presque universalité de mes pareils, la femme plus belle que l’homme, j’aie tout simplement fait preuve de mauvais goût ; il se peut, dis-je, que les femmes, dont la figure nous séduit, soient réellement laides, d’autant plus laides qu’elles ont le privilège de se rendre affreuses en voulant ressembler aux hommes. Y avait-il pour vous, dans cette inoffensive erreur, le moindre sujet de fâcherie ? Quel mal cela faisait-il à vous et à votre cause ? À tout le moins, vous me deviez compte de ma bonne intention, puisque, en définitive, en réalisant, pour ainsi dire, dans la personne de la femme, l’éternelle et céleste beauté, j’ajoutais à l’actif de votre sexe une valeur énorme. Singulières avocates, qui vous plaignez que vos contradicteurs vous fournissent vos moyens les plus décisifs, vos titres les plus solides ; qui trouvez mauvais que nous vous fassions la mariée trop belle !

Tout ceci admis, je me suis demandé : Qu’est-ce que le mariage ? — L’union de la force et de la beauté, union aussi indissoluble que celle de la