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DE LA PORNOCRATIE

ce qui résulte, pour une créature humaine, de son infériorité à tort ou à raison déclarée ? L’affranchissemant ? non, l’esclavage ! Voyez les nègres dans les colonies, voyez l’état de la femme chez les sauvages !

Qu’est-ce donc que la femme peut donner à l’homme en échange de son travail, de cette richesse qu’il crée, de toutes ces merveilles qu’il invente ? Sa beauté, allez-vous dire, ses attraits, ses grâces, son amour, son idéalisme, toutes les séductions de son corps, de son âme et de son esprit. Propos de mercenaire, qui croit qu’on trafique de la beauté, de l’amour et de l’idéal comme de la viande et du poisson.

M. Enfantin, votre maître, qui a tant parlé de l’amour et dont les disciples ont fait depuis le coup d’État de si magnifiques affaires, n’a jamais su discerner ces deux éléments : le beau et l’utile. Il ne vous a pas dit que la beauté et l’utilité étaient deux notions irréductibles, d’où cette conséquence, qu’elles ne s’échangent point ; qu’il ne peut pas y avoir tradition de la beauté comme d’une valeur en marchandises ou en espèces ; que la femme, enfin, ne saurait payer les cadeaux de l’homme par aucune prestation de ses charmes, attendu que ces charmes ne sont