Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/71

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pas une chose qui se compte, se mesure, un produit de l’industrie dont on peut calculer les frais, c’est un don de la nature, immatériel, qui ne se peut livrer et qui n’a rien coûté à produire.

Je vous l’ai dit, et jamais personne·n’avait élevé si haut votre sexe. Toutes les œuvres de l’homme, celles même du magistrat assis pour prononcer le droit, sont rémunérables; toutes les richesses données par la nature peuvent être échangées; les biens que la femme promet à l’homme et dont elle a le dépôt sont seuls hors prix.

Est-ce qu’on paye la charité, la clémence, le pardon, la miséricorde? Les payer, c’est les anéantir; le ministre qui trafique des concessions de l’État est un concessionnaire; le juge qui arrête, moyennant finance, la vindicte de la loi, est un prévaricateur.

Est-ce qu’on vend la pudeur? La pudeur qui se vend, vous savez comment on l’appelle, c’est la prostitution.

De même la beauté, mot par lequel je résume toutes les prérogatives de la femme, ne se vend ni ne s’escompte: elle est hors du commerce. C’est pourquoi entre l’homme et la femme qui s’épousent, il n’y a pas, ainsi qu’on l’a dit et que