Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/122

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c’est le signe du moderne Constantin à qui la victoire est promise, in hoc signo vinces ! Que le 2 décembre, sortant de la fausse position que lui a faite la tactique des partis, produise, développe, organise, et sans retard, ce principe qui doit le faire vivre, l’anti-christianisme, c’est-à-dire, l’anti-théocratie, l'anti-capitalisme, l’anti-féodalité ; qu’il arrache à l’Eglise, à la vie inférieure, etquil crée en hommes ces prolétaires, grande armée du suffrage universel, baptisés enfants de Dieu et de l’Eglise, et qui manquent à la fois de science, de travail et de pain, tel est son mandat, telle est sa force.

Faire des citoyens avec les serfs de la glèbe et de la machine ; changer en sages des croyants ahuris ; produire tout un peuple, avec la plus belle des races ; puis, avec cette génération transformée, révolutionner l’Europe et le monde : ou je suis moi-même aussi aliéné de la civilisation que le dieu chrétien, ou il y a de quoi satisfaire à l’ambition de dix Bonaparte.