Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/169

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du temps. Parce qu’il n’a pas d’idée, il hait les idéologues. Le voilà qui caresse l’ancien régime, cherchant dans le passé des analogies qui lui servent de principe : quand il se croit original, il n’est qu’imitateur. Comme il parla la langue révolutionnaire, il parlera la langue monarchique. Sa logique, étroite et raide, lui posant le dilemme entre la démocratie pure et le despotisme, il ne verra rien en dehors, rien au dessus ; ce sera un autocrate par raison et de bonne foi ! Toujours supérieur dans l’exécution, il restera, dans la politique, médiocre et faux, couvrant à peine du charlatanisme de ses victoires, et de l’enflure de son style, la misère de ses conceptions. Tel prince, tel peuple. Sous l’influence de son gouvernement, la littérature et l’art semblent endormis, la philosophie affaissée. Au mouvement intellectuel du dehors, la France, ivre de poudre, asphyxiée sous ses lauriers, ne répondra que des œuvres mort-nées. Du reste, Il ne réussira, quelques succès qu’il obtienne, dans aucune de des entreprises : don passé r"pond ici de son avenir. Il couvert d une gloire immortelle dans la campagne d’Italie, faite au service de la république, sous l’inspiration de la patrie et de la révolution à défendre. Il a échoué dans la campagne d’Egypte, proposée par lui, accordée à sa sollicitation, et qui ne pouvait guère avoir d’autre résultat que d’entretenir le vulgaire de sa renommée, en attendant qu’il s’emparât du pouvoir.

>> Maintenant il est le maître, maître presque absolu. Son rôle, indiqué par l’histoire, serait, après avoir vengé la France et terminé la révolution, de fonder l’ordre constitutionnel, l’exer-