Corbon fait observer que le Comité des travailleurs, tout en étant d’avis de la dissolution, avait cependant reconnu que l’on ne devait y procéder qu’après avoir donné aux ouvriers les garanties auxquelles ils avaient droit ; que le Comité avait préparé à cette fin un décret, dont il fait connaître les dispositions. Le décret est désavoué.
Ici, la discussion est de nouveau interrompue par une communication du président sur les faits d’armes qui se passent au dehors. Il annonce que la fusillade est engagée sur les boulevards ; que les barricades s’élèvent dans la cité ; qu’une femme du peuple a été blessée à l’épaule. Tout Paris est en armes !
À ces mots, Creton, que rien n’arrête, demande la parole pour faire déclarer l’urgence d’une proposition ainsi conçue :
« La Commission exécutive déposera dans le plus bref délai possible l’état détaillé de toutes les recettes et de toutes les dépenses effectuées pendant les cent vingt-sept jours écoulés depuis le 24 février jusqu’au 1er juillet 1848. »
C’était le procès fait au Gouvernement provisoire et à la Commission exécutive. Pendant qu’on la forçait de licencier les ateliers nationaux, le seul appui qui lui restât ; pendant que, pour plaire à ses ennemis, elle fusillait dans la rue ses propres soldats, et que chacun de ses membres exposait sa vie sur les barricades, on la traduisait à la barre, on lui demandait ses comptes. Point de temps perdu pour les hommes de Dieu : la Providence les protège. L’urgence est accordée.
La discussion du projet de rachat des chemins de fer est alors reprise. Le citoyen Jobez à la parole.
« Quelle que soit la gravité des circonstances, je pense que la discussion doit subir les phases qu’elle aurait suivies dans un moment de calme et de paix... Partisan décidé de l’exécution des grands travaux publics par l’État, je viens