française ; et, jusqu’à ce que de nouveaux principes, dégagés du fonds inépuisable de la pratique humaine ; jusqu’à ce que d’autres intérêts, d’autres mœurs, une philosophie nouvelle, transformant le vieux monde sans rompre avec lui, et le régénérant, aient ouvert à l’Opinion de nouvelles issues, révélé d’autres hypothèses, il ne saurait exister parmi nous de partis. L’idée première manquant, la diversité d’opinions, découlant de cette idée, est impossible.
Par la même raison, il n’y a plus de gouvernement, il n’y en aura jamais. Comme il ne se produit point dans le monde de fait qui n’ait une cause, de même, il n’est pas de principe ou d’idée qui reste sans expression. Le gouvernement n’ayant plus ni opinion ni parti qu’il représente, n’exprimant rien, n’est rien.
Les hommes que nous voyons en ce moment porter encore la bannière des partis, solliciter et galvaniser le pouvoir, tirailler de droite et de gauche la Révolution, ne sont pas des vivants : ce sont des morts. Ni ils ne gouvernent, ni ils ne font d’opposition au gouvernement : ils célèbrent, par une danse de gestes, leurs propres funérailles.
Les socialistes, qui, n’osant saisir le pouvoir alors que le pouvoir était au plus audacieux, perdirent trois mois en intrigues de clubs, en commérages de coteries et de sectes, en manifestations échevelées ; qui plus tard essayèrent de se donner une consécration officielle, en faisant inscrire le droit au travail dans la Constitution, sans indiquer les moyens de le garantir ; qui, ne sachant à quoi se prendre, agitent encore les esprits de projets ridicules et sans bonne foi : ces socialistes-là auraient-ils la prétention de gouverner le monde ? Ils sont morts, ils ont avalé leur langue, comme dit le paysan. Qu’ils dorment leur sommeil, et attendent, pour reparaître, qu’une science, qui n’est point la leur, les appelle.
Et les jacobins, démocrates-gouvernementalistes, qui,