Page:Proudhon - Les Confessions d'un révolutionnaire.djvu/346

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Dieu : je ne ferai point de réaction au catholicisme. Après les jésuites, la démocratie gouvernementale et communautaire peut donner au monde, si le monde le lui permet, une dernière représentation de l’autorité : je l’aiderai à sortir du chaos qu’elle se sera fait, je travaillerai à réparer ses ruines ; je ne ferai point de réaction au communisme.

Le principe de la Révolution, nous le connaissons encore, c’est la Liberté.

Liberté ! c’est-à-dire : — 1o affranchissement politique, par l’organisation du suffrage universel, par la centralisation indépendante des fonctions sociales, par la révision perpétuelle, incessante, de la Constitution ; — 2o affranchissement industriel, par la garantie mutuelle du crédit et du débouché.

En autres termes :

Plus de gouvernement de l’homme par l’homme, au moyen du cumul des pouvoirs ;

Plus d’exploitation de l’homme par l’homme, au moyen du cumul des capitaux.

Liberté ! voilà le premier et le dernier mot de la philosophie sociale. Il est étrange qu’après tant d’oscillations et de reculades dans la route scabreuse et compliquée des révolutions, nous finissions par découvrir que le remède à tant de misères, la solution de tant de problèmes, consiste à donner un plus libre cours à la liberté, en abaissant les barrages qu’ont élevés au-devant d’elle l’Autorité publique et propriétaire ?

Mais quoi ! c’est ainsi que l’humanité arrive à l’intelligence et à la réalisation de toutes ses idées.

Le socialisme paraît : il évoque les fables de l’antiquité, les légendes des peuples barbares, toutes les rêveries des philosophes et des révélateurs. Il se fait trinitaire, panthéiste, métamorphique, épicurien ; il parle du corps de Dieu, des générations planétaires, des amours unisexuelles, de la phanérogamie, de l’omnigamie, de la communauté des enfants,