Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/277

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prêtés à son organisation moins par conviction que par déférence. Il ne faudrait pas croire qu’ils eussent pour cela consenti à un sacrifice. Les actions, de 500 fr. au pair, ont monté, sous l’influence des notabilités mises en avant, à 1,275 en 1852, pour retomber ensuite à 535 ; elles ont repris en 1853 jusqu’à 1,220. Le plus bas cours a été de 440, en 1854. Depuis 1855, elles ont pivoté autour du pair et ont même fait jusqu’à 150 fr. de prime.

S’il est une Société qui, par la nature de ses transactions, ait chance d’offrir, comme la Rente, des conditions d’intérêt à peu près invariables, c’est sans contredit le Crédit foncier. Que signifient alors ces oscillations ? Que ni acheteurs ni vendeurs n’entendent faire de placements sérieux. Dans ce cas, qu’on liquide la Compagnie et qu’on nous fasse grâce de tout le verbiage philanthropique qui se débite dans les journaux, dans les comices, après-boire, dans les circulaires du gouvernement et les discours académiques sur les encouragements à l’agriculture.


SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE CRÉDIT MOBILIER.
(Paris, 15, place Vendôme)


L’influence des notabilités financières sur le succès d’une entreprise ne s’est jamais mieux révélée qu’à la fondation du Crédit mobilier. Tout le monde se demandait : Que veut cette institution, quel est son but, sa garantie, sa raison d’être ? Et cependant, dès l’origine, ses promesses d’actions se recherchaient à prime ; un instant elles ont monté de 500 fr., dont 200 fr. versés, à 1,800 fr.

C’est qu’à la tête de la Compagnie figuraient, comme fondateurs, les sommités de la finance : MM. Émile Péreire, Isaac Péreire, Benoît Fould, Adolphe d’Eichtal, Ernest André, le baron Seillière, Henri de Noailles, le duc de Mouchy, le duc Raphaël de Galliera, José-Luis de Abaroa, Charles Mallet, Gédéon Marc des Arts, etc.

On tenait à ce sujet les propos les plus contradictoires :