leurs oppresseurs, s’en aillent. — C’est très-fâcheux ! Stagnation absolue des affaires, suspension de payements, emprunt de 250 millions. (Du 4 au 14 mars.)
60 millions pris à la Banque, plus 250 millions versés ou à verser par les 98,000 souscripteurs de l’emprunt font déjà 310 millions effectifs que vous coûte la question d’Orient. Ajoutez la suspension générale des affaires, la non-production et la dépréciation, c’est un milliard d’englouti, et vous n’avez pas encore brûlé une amorce. — C’est désespérant ! Baisse de 4 fr. 20 cent. (Du 14 au 31.)
3 avril. — Les Russes ont passé le Danube sur trois points différents. Ils occupent toute la contrée entre le Danube et la mer Noire. Prises de Matschin, Isakscha, Babadagh, Hirsova, Kustendjé ; marche sur Warna. Attaques furieuses de l’armée russe contre Kalafat : trois redoutes enlevées d’assaut. En même temps, la Russie brûle ses forts sur la côte d’Asie, obstrue les bouches du Danube, ensable les passes dans le golfe de Finlande, fait rentrer à l’intérieur la population de ses villes côtières, et s’apprête à une lutte à outrance. Ce n’est pas un corps de 60,000 hommes qu’il faut pour la réduire, c’est une armée de 500,000 ! À Londres, lord Aberdeen rend hommage à la bonne foi de Nicolas, à la loyauté du memorandum de 1844 ; à Berlin, M. de Vincke, orateur du côté gauche, opposé à l’alliance russe, déclare le tsar le premier parmi ses pairs. Le Times, pour consoler la Bourse, calcule que la guerre d’Orient pourra coûter à l’Angleterre 10 millions sterling, 250 millions de fr. par année, pas davantage. MM. Bright et Cobden accusent les ministres. — Mon Dieu ! s’écrie la Bourse, qu’allait-il faire dans cette maudite galère ? Baisse de 1 fr. 20. Le 3 0/0 est à 61 70 ; le 4 ½ à 88 20. En 17 mois, la baisse totale est de 24 fr. sur le 3 0/0, et de 18 sur le 4 ½……
À quoi servirait de prolonger ce commentaire ? Il est visible que les intérêts, tels que les a reconstitués le 2 décembre, après avoir forcé le gouvernement impérial à se déclarer tout à la fois contre le tsar et contre la révolution, se sentent engagés dans une politique sans issue, et que leur vœu secret est d’en finir au plus vite par le sacrifice de l’empire