ploiteurs de la voie : les prix de transport étant, je le suppose, réduits de 25 p. 100 (sans cela à quoi bon le chemin de fer ?) le revenu de tous ces industriels réunis se trouvera diminué d’une quantité égale, ce qui revient à dire qu’un quart des personnes vivant auparavant du roulage, se trouvera, malgré la munificence de l’état, littéralement sans ressource. Pour faire face à leur déficit ils n’ont qu’un espoir : c’est que la masse des transports effectués sur la ligne augmente de 25 p. 100 ou bien qu’ils trouvent à s’employer dans d’autres catégories industrielles ; ce qui paraît d’abord impossible, puisque, par l’hypothèse et par le fait, les emplois sont remplis partout, que partout la proportion est gardée, et que l’offre suffit à la demande.
Pourtant il faut bien, si l’on veut que la masse des transports augmente, qu’une excitation nouvelle soit donnée au travail dans les autres industries. Or, admettant qu’on emploie les travailleurs déclassés à cette surproduction, que leur répartition dans les diverses catégories du travail soit aussi facile à exécuter que la théorie le prescrit, on sera encore loin de compte. Car, le personnel de la circulation étant à celui de la production comme 100 est à 1,000, pour obtenir, avec une circulation d’un quart moins chère, en d’autres termes d’un quart plus puissante, le même revenu qu’auparavant, il faudra renforcer la production aussi d’un quart, c’est-à-dire ajouter à la milice agricole et industrielle, non pas 25, chiffre qui indique la proportionnalité de l’industrie voiturière, mais 250. Mais pour arriver à ce résultat, il faudra créer des machines, créer, qui pis est, des hommes : ce qui ramène sans cesse la question au même point. Ainsi contradiction sur contradiction : ce n’est plus seulement le travail qui, par la machine, fait défaut à l’homme ; c’est encore l’homme qui, par sa faiblesse numérique et l’insuffisance de sa consommation, fait défaut à la machine : de sorte qu’en attendant que l’équilibre s’établisse, il y a tout à la fois manque de travail et manque de bras, manque de produits et manque de débouchés. Et ce que nous disons du chemin de fer est vrai de toutes les industries : toujours l’homme et la machine se poursuivent, sans que le premier puisse arriver au repos, ni la seconde être assouvie.