Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/10

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mal soit profond, la situation désespérée, pour que les chefs de l’État prennent eux-mêmes l’initiative de l’examen, et, pressés par la clameur démocratique, fassent appel aux lumières de l’Europe. En tout cas, honneur aux magistrats dont la loyauté ne recule devant aucune discussion, et qui se montrent disposés à donner à leurs administrés toutes les satisfactions légitimes !

Lorsque ensuite, étant parvenu à me procurer quelques documents statistiques sur le canton de Vaud, je pus juger, d’une manière au moins approximative, de quoi il s’agissait, le scandale que j’avais d’abord éprouvé fit place à l’étonnement. Quoi ! c’est pour cela que la démocratie vaudoise s’agite et se passionne ! Que dirait-elle donc si elle avait l’honneur d’appartenir à l’un de ces grands États dont la splendeur exigerait d’elle quatre fois plus de sacrifices ?… C’est pour calmer de pareilles inquiétudes que le conseil d’État du canton de Vaud propose des prix de 800 et de 1,200 francs, comme pourrait faire un empire de quarante millions d’âmes, en supposant qu’il convînt au gouvernement de cet empire de livrer à la discussion des académies et des journaux son système de finances et son budget !…

Mais que dis-je ? Les démocrates vaudois ont cent fois raison. Il n’y a pas de petites réformes, il n’y a pas de petites économies, il n’y a pas de petite injustice. La vie de l’homme est un combat ; la société une réformation incessante. Réformons donc et réformons sans cesse ; ne croyons pas, comme le disent les satis-