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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/11

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faits, que le mieux soit l’ennemi du bien ; apprenons à nous rendre compte des choses ; étudions les faits, les idées, les méthodes, les systèmes, et jusqu’aux utopies. Rien n’est inutile de ce qui peut éclairer les masses ; rien ne sert davantage la prospérité et la moralité des nations que les idées justes. Une idée juste vulgarisée est pour un peuple une bonne fortune, qu’il ne saurait trop payer.

C’est donc pour répondre, tout à la fois, à l’appel des magistrats du canton de Vaud et à l’attente de sa population que j’ai entrepris cette étude. Puissé-je avoir enfin porté la lumière dans cette épaisse ténèbre de l’impôt ! Puissé-je, par l’évidence des démonstrations, par la sagesse des conclusions, ramener le calme dans les esprits, en posant, une fois pour toutes, les vrais principes de la matière.

Praticiens avant tout, les promoteurs du concours demandent une solution réalisable, une réforme compatible avec l’état des institutions, et, comme il est juste, applicable au canton de Vaud. Je crois franchement, après avoir pris connaissance de ce qui a été publié de plus important sur la matière, et m’être entouré des autorités les plus considérables, m’être conformé de tout point au programme. Je n’ai eu que la peine de tirer les conséquences des observations recueillies par les plus savants économistes : pour cela, je dois le dire, j’ai eu beaucoup moins besoin de génie que de décision.

Afin de motiver fortement une conclusion définitive, j’ai dû passer en revue les différents modes d’im-