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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/109

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naturel, puisqu’il faut forcément amener les recettes à couvrir les dépenses, et que, d’autre part, les États ne manquent jamais de trouver l’emploi d’un excédant éventuel de recettes. Il y a cependant, entre le chiffre proportionnel des recettes et celui des dépenses, quelques différences dont on ne saurait méconnaître la signification. En voyant, par exemple, que dans la Grande-Bretagne et dans les Pays-Bas les dépenses restent au-dessous des recettes annuelles par tête, tandis que c’est tout à fait le contraire en Autriche, on devinera aussitôt qu’on a devant soi, d’une part, des États dont les finances sont bien réglées, d’autre part, un État qui ne parvient jamais à établir l’équilibre dans ses finances.

« Il va de soi que les chiffres des tableaux qui précèdent ne peuvent pas prétendre à une valeur absolue, c’est-à-dire qu’ils ne prétendent pas fournir la mesure rigoureuse des ressources que chaque État peut tirer de ses contribuables, ou des charges qu’il leur impose.

« Il y a deux circonstances surtout dont il faut tenir compte ; d’abord que les charges s’accroissent ou diminuent selon que l’État s’occupe plus ou moins des affaires et des intérêts qui ne sont pas strictement de son domaine, qui devraient être laissées soit à l’industrie privée, soit aux administrations communales et départementales. C’est en partie de l’abstention absolue de l’État de tout ce qui n’est pas de l’intérêt strictement général, que la Russie et l’Amérique du Nord sont redevables des proportions si modestes de leur budget.