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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/110

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D’autre part, il ne faut pas perdre de vue non plus la faculté contributive de la population, qui diffère si énormément d’un pays à l’autre, selon le degré d’aisance générale et du développement économique. Personne ne doutera, par exemple, que les habitants de la Grande-Bretagne ne supportent plus facilement une contribution annuelle de 60 francs que l’habitant russe ne paye la sienne, quoiqu’elle soit à peine du tiers de la contribution anglaise (G).

« Il faut enfin ne pas oublier de quel poids, dans maints États, les fautes et les charges du passé pèsent sur la génération présente. Si la Grande-Bretagne et les Pays-Bas figurent en tête de notre tableau, quoique l’administration y soit organisée sur un pied assez modeste et sache s’abstenir de toute intervention coûteuse dans les affaires qui ne réclament pas son concours d’une manière absolue, c’est la dette léguée par les générations précédentes qui augmente si fortement les charges budgétaires dans l’un et l’autre État. La part que la dette et la guerre, les deux vers rongeurs des ressources publiques, prennent dans chaque État, ressortira mieux d’après le tableau suivant :