Le système de l’impôt progressif n’est pas seulement hypocrite, il est contradictoire.
Donner et retenir ne vaut, disent les jurisconsultes. Pourquoi, au lieu de ces répétitions progressives, je suppose qu’on applique le système pour tout de bon, ne pas décréter tout de suite la loi agraire ? Pourquoi mettre dans la constitution que « les droits de l’homme et du citoyen sont la liberté, la sûreté, la propriété ; qu’en conséquence, chacun jouit de ses revenus, dispose librement du fruit de son travail et de son industrie, » lorsque, par le fait de l’impôt, ou par sa tendance, cette permission n’est accordée que jusqu’à concurrence d’un revenu de 875 fr. pour quatre personnes ? Le législateur, en nous confirmant dans nos possessions, en établissant la liberté du commerce et de l’industrie, a voulu favoriser la production, entretenir le feu sacré du travail. La constitution sociale est-elle changée ? Qu’on le dise ! On ne peut pas, après nous avoir déclarés libres, après nous avoir invités à travailler, nous garantissant la propriété et la disposition de notre produit, nous imposer des conditions de vente, de louage et d’échange qui annulent notre initiative, et se résolvent en une confiscation des fruits de notre industrie et de nos héritages.
« Un homme possède, en inscriptions sur l’État, 50,000 liv. de rente. L’impôt, à l’aide d’une progression énergique, lui enlève 50 pour 100, soit 25,000 fr. À ce compte, il lui serait plus avantageux de retirer son capital, un million, et de manger le fonds à la place du revenu. Donc, il de-