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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/232

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cet impôt dût être payé, attendu, d’un côté, que cet impôt est en même temps une prime d’assurance, ce qui implique qu’il est pris sur la chose assurée ; d’autre part, qu’en établissant l’impôt sur le capital il a voulu contraindre les capitalistes indolents à faire mieux valoir leurs capitaux, que l’impôt menace d’entamer sans cesse.

C’est donc bien réellement le capital, non le revenu ou produit, qu’a entendu taxer M. de Girardin. On voit comment les erreurs s’enchaînent les unes aux autres. L’impôt est une assurance ; l’impôt doit en conséquence être établi sur le capital. La cote est fixée pour chaque contribuable sur sa propre déclaration, à peine, en cas de mensonge, de préemption. Est-ce tout ?

L’impôt sur le capital a la prétention d’être unique. Cette unité n’existe que dans les mots, comme on verra tout à l’heure.

L’impôt sur le capital étant unique, à ce qu’assure M. de Girardin, est en même temps, et par cela même, égal et proportionnel. Ici j’arrête court M. de Girardin.

Le capital est un mot de la science, une expression abstraite dont on se sert en économie politique, pour désigner, à certain point de vue et d’une manière générale, les instruments de travail, les matières premières, et jusqu’aux objets de consommation nécessaires à la subsistance et à l’entretien des producteurs. Il y a donc le capital terre, le capital maison, le capital bétail, le capital outils et machines, le capital