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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/249

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trielles étant solidaires, les valeurs en perpétuel mouvement, le montant des taxes rejeté par chacun dans le prix de son service ou de sa marchandise, l’impôt, par toutes ces causes, ne pouvant s’écarter de la proportionnalité qui est sa vraie loi, on verra toujours, après un certain nombre d’oscillations, les charges fiscales se répartir, à peu de chose près, comme si tous les contribuables étaient égaux en propriétés, en travail, en revenu, ce qui veut dire de la façon la plus inique qui se puisse imaginer.

Voilà de quoi il importerait que tous les citoyens dans les États libres fussent bien convaincus, avant de solliciter des réformes chimériques, qui ne sauraient, la plupart du temps, aboutir qu’à de grosses dépenses, à d’énormes perturbations, sans aucun profil pour l’État et sans le moindre allégement pour le peuple.


§ 4. — IMPÔT SUR LA RENTE FONCIÈRE.


On demandera peut-être si l’écrivain qui critique avec tant de force et les coutumes établies et les réformes proposées n’a jamais essayé de résoudre le problème et rêvé à son tour quelque petite réforme de l’impôt ?

Comme il est juste, après avoir confessé les autres, que je me confesse moi-même, je vais m’exécuter de bonne grâce. Je ne pense pas, dans ce que j’avais publié ou imaginé jusqu’au jour où m’est parvenu l’appel du conseil d’État de Lausanne, m’être approché de la vérité beaucoup plus que mes devanciers, mais je