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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/263

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CHAPITRE V


PRINCIPES GÉNÉRAUX D’UNE REFORME DE L’IMPOT
DANS LA SOCIÉTÉ ACTUELLE.


§ 1er. — CE QUE DOIT ÊTRE L’IMPÔT DANS LA SOCIÉTÉ MODERNE.


D’après les principes du droit moderne, la tendance des idées et des institutions, l’impôt est l’expression d’un échange entre chacun des citoyens et un producteur d’une espèce particulière qui a nom l’État : c’est le prix que les premiers payent au second de ses services.

Cette proposition est résultée pour nous de la comparaison que nous avons faite de la société antique, ayant pour caractère l’esclavage, la théocratie, la féodalité, en un mot, le doit divin, et de la société moderne, affirmant le droit de l’homme, ou, ce qui revient au même, l’humanité de la justice, société dont la manifestation la plus éclatante depuis la fin du moyen âge a été la Révolution française.

L’homme, par nature et destination, est producteur, travailleur : là est sa gloire. Mais, pour l’amener au travail, il a fallu d’abord le contraindre : la misère en premier lieu, puis l’institution des castes, sacerdoce, noblesse, royauté, ont été les agents de cette