vues du philosophe ; on lui doit la propagation du droit romain et de l’Évangile.
Le peuple aime les idées simples et il a raison : malheureusement cette simplicité qu’il recherche ne se rencontre que dans les choses élémentaires, et le monde, la société, l’homme, sont composés d’éléments irréductibles, de principes antithétiques et de forces antagoniques. Qui dit organisme, dit complication ; qui dit pluralité, dit contrariété, opposition, indépendance. Le système centralisateur est très-beau de grandeur, de simplicité et de développement ; il n’y manque qu’une chose, c’est que l’homme ne s’y appartient plus, ne s’y sent pas, n’y vit pas, n’y est de rien.
Or, depuis la Réforme, surtout depuis la Révolution française, un esprit nouveau s’est levé sur le monde. La Liberté s’est posée en face de l’État, et son idée se généralisant rapidement, on a compris qu’elle n’était pas le fait seulement de l’individu, qu’elle devait exister aussi dans le groupe. À la liberté individuelle on a voulu joindre la liberté corporative, municipale, cantonale, nationale ; en sorte que la société moderne se trouve placée tout à la fois sous une loi d’unité et une loi de divergence, obéissant en même temps à un mouvement centripète et à un mouvement centrifuge. Le résultat de ce dualisme, antipathique aux hommes d’État, et que les masses comprennent peu, est de faire qu’un jour, par la fédération des forces libres et la décentralisation de l’Autorité, tous les États, grands et petits, réunissent les avantages de