Aller au contenu

Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/284

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’unité et de la liberté, de l’économie et de la puissance, de l’esprit cosmopolite et du sentiment patriotique… Mais ces considérations nous entraîneraient trop loin ; je me contente de les indiquer sommairement, et je rentre dans ma thèse.

En ce qui concerne l’impôt, ce mouvement excentrique de la société est de la plus haute importance.

1o La quotité de l’impôt sera fixée avec d’autant plus d’exactitude et sa répartition d’autant plus juste, que l’on aura séparé avec plus de soin les dépenses centrales ou fédérales des dépenses communales ou provinciales, et que chaque localité sera appelée, d’une part, à faire la répartition entre les contribuables de son propre contingent, de l’autre, restera chargée de ses propres dépenses. Cette proposition ne me semble pas avoir besoin d’autre démonstration. À moins qu’il ne s’agisse de la construction d’une forteresse qui importe à la sûreté de l’empire ou de la république confédérée, comment le pouvoir central serait-il meilleur juge des travaux d’utilité publique à effectuer dans une localité, que les habitants de la localité elle-même ? Comment saurait-il mieux qu’eux en évaluer le prix ? Comment en ferait-il mieux l’entreprise ? Comment, ensuite, apporterait-il plus d’intelligence et d’équité dans la répartition des taxes ?

Que le pouvoir central, par ses procureurs généraux et ses préfets, exerce une haute surveillance, qu’il veille à l’exécution des lois, surtout à l’observation du principe d’égalité ; qu’il soit là pour mettre obstacle à la formation des petites tyrannies de clocher, c’est