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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/285

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tout ce qu’il a à faire. Hors de là, son premier et véritable devoir est d’élever au gouvernement d’elles-mêmes toutes les parties de la nation : il y va de leur vie et de leur prospérité.

2o Une conséquence de cette distribution de l’autorité sera de diminuer les frais généraux d’administration, police et gouvernement. Sans doute si, comme nous le disions tout à l’heure, les populations vivant dans une éternelle enfance avaient besoin d’être toujours poussées, dirigées, entraînées, la centralisation présenterait une économie. Pour un pays comme la France, une souveraineté unique coûtera moins que trente-six ou quatre-vingt-dix. Mais si l’on admet que les hommes, par la science et le droit, soient de plus en plus capables de se gouverner eux-mêmes ; si de plus la liberté, conquise par des siècles de révolution, leur a déféré la dignité souveraine : alors il est évident que le souverain, que la direction étant partout, les frais généraux d’État diminuent en raison de cette ubiquité, ce qui entraîne, avec un surcroît d’activité locale, une diminution d’impôt.

3o Une de nos observations les plus importantes, à propos des différentes espèces de taxes, a été celle-ci : En dernière analyse l’impôt est rejeté sur la masse, acquitté, à très-peu près, exclusivement par la masse. Ce fait inéluctable peut avoir son côté utile, comme on verra tout à l’heure ; mais il a incontestablement aussi son côté nuisible, sur lequel nous n’avons plus à insister. Ce ne sera donc pas chose indifférente, pour une exacte et équitable répartition de l’impôt, que les