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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/323

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sassin, qu’à violer le sanctuaire des confidences missives, et à surprendre les faiblesses des honnêtes gens.

Poudres et salpêtres. — Par des raisons de sûreté autant que de police, l’État s’est attribué en France le monopole de la fabrication des poudres : qu’il le garde.


On ne saurait évaluer la somme que l’État peut avoir à retirer de la catégorie de services que nous avons appelés services directement reproductifs, et qui sont : le crédit public, les voies de transport, les mines, les docks, les travaux de défrichement, de reboisement, etc., les eaux et forêts, les postes, les poudres et salpêtres.

Ce que nous devons surtout remarquer, c’est qu’en même temps que le fisc trouve ici une source légitime de revenu, dont l’acquittement est, on peut le dire, insensible au public et la perception nullement coûteuse, il supprime les monopoles qui grèvent la production, la consommation, le travail et la propriété d’un poids plus lourd que les plus lourds impôts, en sorte que lorsque l’État, sur de semblables services, perçoit une taxe de 1, il fait jouir la nation d’un bénéfice de 10.

Comment peut-on parler de réformer l’impôt, lorsque, après l’avoir exagéré au delà de toutes les bornes par l’entretien plus ou moins forcé des armées permanentes, par l’accroissement des dettes, par la centralisation et la bureaucratie, par le luxe imposé des