cours, par la fonctionomanie, on livre le crédit public à l’exploitation usuraire, les voies de transport à la spéculation agioteuse, le commerce à toutes les audaces de la coalition et de l’accaparement, comme si les malheurs de l’État pouvaient servir d’excuse au parasitisme, et ses gémissements d’appel aux vautours et aux loups cerviers ! Ne voit-on pas que toutes ces choses se tiennent, l’impôt, les services publics et leur détermination, le travail, la propriété, l’industrie, l’agriculture et le commerce ; qu’elles doivent se balancer les unes par les autres comme des forces qui concourent à une même œuvre, l’augmentation du bien-être et de la liberté de tous ?
Les économistes nous entretiennent de leurs recherches érudites sur l’impôt. On nous apprend comment se pratique l’impôt en Allemagne, comment il s’exploitait jadis en France. On fouille les bibliothèques, pour savoir de quelle sorte le fisc en usait à Rome et à Athènes ; on nous dit ce qui se passe en Russie, en Turquie, dans l’Inde, à la Chine. A quoi servent toutes ces fastidieuses enquêtes, dont le fond est invariable, si l’on ne parvient à en dégager certaines règles, certains principes, applicables à tous les lieux, et qui, sous des formes variées, donnent enfin l’équation approximative de ce problème rigoureusement insoluble, l’impôt ?