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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/339

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Que pour ces diverses contributions, l’État appliquera, selon les circonstances, aux unes la progression, aux autres la proportionnalité, de manière à favoriser le mouvement égalitaire, dont l’initiative, la direction et l’accélération appartiennent à la nation seule.

Tout cela, j’ose le dire, est simple, clair, naturel, logique, et, pour quiconque se rallie au droit nouveau, irréfragable. La pratique y trouve son explication, le mouvement historique sa justification, l’utopie elle-même sa raison. Les transitions y peuvent être aussi lentement ménagées qu’on le voudra.

Or, cette législation de l’impôt, où l’on voit l’iniquité antique se convertir peu à peu en un instrument de Justice, nous ne l’avons pas inventée, et c’est ce qui en fait le triomphe. Nous l’avons déduite de principes et de faits au-dessus de tout arbitraire ; nous l’avons dégagée, en un mot, des évolutions de l’histoire et de la contradiction des idées ; nous en avons saisi les vestiges et signalé la tendance organisatrice et libérale jusque dans les inventions de la fiscalité la plus tyrannique. En sorte que si jamais notre civilisation démocratique, victorieuse de résistances insensées, parvient à déterminer ses aspirations et à se constituer sur sa véritable base, elle trouvera son plus décisif argument, et pour ainsi dire sa consolidation, dans la théorie de l’impôt.

La réduction progressive, indéfinie, des frais de l’État ;

Des taxes combinées de telle sorte qu’elles servent tout à la fois à solder les services publics, à modérer