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carnation de la féodalité, une rétrogradation de trente siècles.


Définition de l’impôt. — L’impôt est un échange : 1er principe.


Revenons au sens commun. L’impôt est la quote-part à payer par chaque citoyen pour la dépense des services publics.

« La contribution, dit Chauvet, est une mise que fait chaque individu, dans l’espérance légitime de retirer de son emploi une utilité proportionnelle : d’où il suit que la société doit en avantages et en jouissances, à chaque contribuable, un dividende proportionnel à sa contribution. »

De cette notion, commune à tous les États libres, il résulte que l’impôt, ou pour mieux dire le système des dépenses et des recettes du gouvernement, n’est au fond qu’un échange. Ce que le pouvoir donne aux citoyens en services de toutes sortes doit être l’équivalent exact de ce qu’il leur demande, soit en argent, soit en travail ou en produits.

Tel sera donc notre premier principe, principe dont chacun sent immédiatement la portée, mais dont chacun voit en même temps combien l’application laisse à désirer : L’Impôt est un échange (A)[1]

De même que, pour certaines utilités, l’échange se fait de personne à personne, de famille à famille ; de même, pour certaines autres utilités, l’échange ne se

  1. Les lettres placées entre parenthèses indiquent des notes qu’on trouvera à la fin du volume.