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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/61

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boursements et bénéfices promis, le gouvernement a dû racheter les voies navigables indiscrètement aliénées. Quant aux chemins de fer dont l’exploitation par des compagnies financières soulève des plaintes bien autrement graves, leur reprise par l’État est une question résolue pour tous les esprits pratiques.

En résumé, les rapports de l’État vis-à-vis des contribuables sont des rapports d’échange ; cet échange a cela de particulier qu’au lieu de se faire par l’État avec bénéfice, ce qui est la pensée monarchique, féodale et bancocratique, il doit être réglé à prix de revient, en opposition à la règle vulgaire du produit net. L’impossibilité de maintenir des péages sur les ponts, les routes, les canaux, et bientôt les chemins de fer, le démontre. Or, il en est de même des autres services de l’État, où le bénéfice se déguise sous mille formes diverses, les unes autorisées par la coutume et la tradition, les autres réprouvées par la loi. Mais ce n’est pas tout.


Les services de l’État doivent être reproductifs d’utilité : 3e principe.


Il ne suffit pas, pour avoir une pleine intelligence de l’impôt, considéré seulement dans sa nature, de l’avoir ramené à sa véritable notion, qui est celle d’un échange ; il ne suffit pas d’avoir reconnu qu’en conséquence de cette notion, combinée avec celle de l’État, les services publics doivent être livrés aux contribuables, par les agents du pouvoir, à prix de revient : il