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Page:Proudhon - Théorie de l impôt, Dentu, 1861.djvu/86

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de l’État est la même que vis-à-vis des citoyens : La Liberté, dans l’homme, est le pouvoir de créer, innover, réformer, modifier, en un mot de faire tout ce qui dépasse la puissance de la nature et celle de l’État, et qui ne porte pas préjudice aux droits d’autrui, que cet autrui soit un simple citoyen ou l’État. C’est d’après ce principe que l’État doit s’abstenir de tout ce qui ne requiert pas absolument son initiative, afin de laisser un champ plus vaste à la liberté individuelle.

L’ancienne société, établie sur l’absolutisme, tendait donc à la concentration et à l’immobilité.

La société nouvelle, établie sur le dualisme de la liberté et de l’État, tend à la décentralisation et au mouvement. L’idée de la perfectibilité humaine, ou du progrès, s’est révélée dans l’humanité en même temps que le nouveau droit.


Application des principes précédents à la théorie de l’impôt.
Critique du congrès de Lausanne.


Tirons maintenant, au point de vue de l’assiette de l’impôt et de sa répartition, les conséquences de ces principes.

a) De ce que l’État, puissance de collectivité, physique et morale, de la nation, a des fonctions, des attributions, des droits, il s’ensuit que le droit de l’État et son action s’étendent, selon les circonstances, sur toute personne et toute chose. De même que la