Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/219

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de 1840, chapitre V, et reproduite avec plus d’étendue et de force dans le Système des Contradictions économiques, 1846, chapitre XII.

Quelle était dès lors ma pensée ? C’est que la propriété étant un absolu, une notion qui implique deux contraires, oui, comme je disais avec Kant et Hegel, une antinomie, devait être synthétisée en une formule supérieure qui, donnant également satisfaction. à l’intérêt collectif et à l’initiative individuelle, devait, disais-je, réunir tous les avantages de la propriété et de l’association sans aucun de leurs inconvénients. Je donnais à cette formule supérieure, prévue et affirmée par moi, dès 1840, en vertu de la dialectique hégélienne, mais non encore expliquée ni définie, le nom provisoire de possession, terme équivoque, qui rappelait une forme d’institution dont je ne pouvais vouloir et que j’ai abandonné.

Les choses en restèrent là plusieurs années. Contre toutes les attaques de droite et de gauche, que je dus essuyer, je maintenais dans tous ses termes ma critique, annonçant une conception nouvelle de la propriété, avec la même certitude que j’avais nié l’ancienne, bien que je ne susse dire en quoi consistait cette conception. Mon espérance, quant au fond, ne devait pas être trompée, ainsi qu’on le voit aujourd’hui ; seulement, la vérité que je cherchais ne pouvait être saisie qu’après une rectification de méthode.

Je poursuivais donc, sans me laisser ébranler par le bruit qui se faisait autour de moi, mes études sur les questions les plus difficiles de l’économie politique,