Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/34

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de la terre la plus fertile sur le produit des terres de qualité inférieure ; en sorte que le fermage ne commence a avoir lieu sur la première que lorsqu’on qu’on est obligé, par l’accroissement de population, de recourir à la culture des secondes… Comment des différentes qualités du terrain peut-il résulter un droit sur le terrain ?… Si l’on s’était borné a dire que la différence des terres a été l’occasion du fermage, mais non qu’elle en a été la cause, nous aurions recueilli de cette simple observation un précieux enseignement : c’est que l’établissement du fermage aurait eu son principe, dans le désir de l’égalité. En effet, si le droit de tous les hommes à la possession des bonnes terres est égal, nul ne peut, sans indemnité, être contraint de cultiver les mauvaises. Le fermage, d’après Ricardo, Mac-Culloch et Mill, aurait donc été un dédommagement ayant pour but de compenser les profits et les pertes. Quelle conséquence pouvaient-ils en déduire en faveur de la propriété ?…. »

Qu’ai-je surtout attaqué en 1840 ? Le droit d’aubaine, ce droit tellement inhérent, tellement intime a la propriété, que là où il n’existe pas, la propriété est nulle.

« L’aubaine, disais-je, reçoit différents noms, selon les choses qui la produisent : fermage pour les terres ; loyer pour les maisons et les meubles ; rente pour les fonds placés à perpétuité ; intérêt pour l’argent ; bénéfice, gain, profit (trois choses qu’il ne faut pas confondre avec le salaire ou prix légitime du travail) pour les échanges… La Constitution républicaine de 1793, qui a défini la propriété : « Le droit de jouir du « fruit