Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/57

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de production sur les terrains de qualité moyenne, et, par voie de conséquence, que les propriétaires des terrains de qualité inférieure soient indemnisés de façon à obtenir un salaire légitime. Par qui devraient-ils être indemnisés ? Poser la question, c’est la résoudre : par les propriétaires des terres de qualité supérieure. Alors, et alors seulement, la rente foncière sera équitablement répartie entre tous les citoyens, quelle que soit la profession qu’ils exercent. Alors, et alors seulement, sans que la propriété-liberté ait reçu la moindre atteinte, la propriété-vol aura disparu. — Il va sans dire que, dans cette intéressante hypothèse, l’impôt foncier deviendrait une criante injustice. Aussi avais-je soin de dire, dans l’Idée générale de la Révolution au dix-neuvième siècle, que cet impôt devrait être alors aboli.

« Tous les socialistes, disais-je dans le même ouvrage, Saint-Simon, Fourier, Owen, Cabet, Louis Blanc, les Chartistes, ont conçu l’organisation agricole de deux manières : ou bien le laboureur est simplement ouvrier associé, d’un grand atelier de culture, qui est la commune, le phalanstère ; ou bien, la propriété territoriale étant rappelée à l’État, chaque cultivateur devient lui-même fermier de l’État, qui seul est propriétaire, seul rentier. Dans ce cas, la rente foncière compte au budget, et peut même le remplacer intégralement.

« Le premier de ces systèmes est à la fois gouvernemental et communiste ; par ce double motif, il n’a aucune chance de succès. Conception utopique, mort-née….