Page:Proudhon - Théorie de la propriété, 1866.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

parce que ce serait reconnaître dans l’État, seul rentier désormais et propriétaire, une souveraineté transcendante, incompatible avec la notion révolutionnaire de Justice, et qu’il est meilleur pour la liberté publique de laisser la rente à un certain nombre de citoyens, exploitant ou ayant exploité, que de la livrer tout entière à des fonctionnaires ; enfin parce. qu’il est utile à l’ordre économique de conserver ce ferment d’activité qui, dans certaines limites et sous certaines conditions, ne paraît pas susceptible d’abus, et fournit au. contraire, contre les envahissements du fisc, le plus énergique contre-poids. »

J’étais déjà sur la voie qui devait me conduire à la théorie que je publie aujourd’hui. En mettant au concours la question de l’impôt, le Conseil d’État du canton de Vaud m’y a définitivement engage. Je l’en remercie plus encore que du prix qu’il m’a décerné.

Les journaux soi-disant démocratiques n’ont rien dit de ma Théorie de l’Impôt, publiée en France en 1861. La conspiration du silence existait déjà. Je n’ai pas même eu, à l’occasion de cet ouvrage, l’honneur de l’éreintement.

Je n’ai pas à faire ici l’analyse de ma Théorie de l’Impôt. Je ne prends du livre que ce qui concerne la propriété et la rente.

Je n’ai pas manqué d’y revenir sur cette idée que la rente doit surtout servir a compenser les différences de qualité du sol. Mais elle petit servir à autre chose, par exemple à payer les dépenses de l’État ; et, puisqu’il est démontré qu’en dehors de celui qui la frappe spécialement,