qui en devient à la fois plus vaillant et plus digne. Voilà donc la communauté entamée, obligée de s’abdiquer elle-même, en présence de l’initiative personnelle, ne fût-ce que pour la plus petite affaire. Mais la personnalité devient d’autant plus exigeante que la personne est douée de plus de raison et de sens moral : ou s’arrêteront les concessions ? Là est la pierre d’achoppement de l’autorité et du communisme. Eh bien ! je réponds que la liberté est indéfinie, qu’elle doit aller aussi loin que le comportent l’intelligence. qui est en elle, la dignité et la force d’action. En sorte que l’autorité publique et l’intérêt commun ne doivent paraître que là où s’arrête la liberté, où l’action, le génie, la vertu du citoyen deviennent insuffisants.
Le même raisonnement s’applique à la famille, à la distribution des services, à la séparation des industries et à la répartition des produits. Toute famille, tout jeune ménage est une petite communauté, au sein de la grande communauté, qui disparaît de plus en plus pour faire place a la loi du tien et du mien ; toute distinction d’industrie, toute division du travail, toute idée de valeur et salaire est une brèche au domaine commun. Sortez de là, essayez de combattre cette tendance, de refouler cette évolution : vous tombez dans la promiscuité, la fraude, la désorganisation, l’envie et le vol.
Même raisonnement encore en ce qui touche les rapports du citoyen avec l’État. Par cela même que l’individu est libre, intelligent, industrieux, attaché à une