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fidélité à tenir leur promesse, fut remarquable, mais il convient bien aux Iroquois et aux Sioux ces autres Iroquois de l’ouest.

Pendant le voyage, Radisson craignit plusieurs fois de subir le sort des Hurons. Les canots ne marchaient pas toujours de concert et souvent il se vit seul au milieu des Iroquois, dont la conduite était loin d’être rassurante. Ce qui l’inquiétait davantage, était la présence d’un parent de l’un des Iroquois, qu’il avait tué, lors de son premier voyage. Un jour, il rencontra un parti de guerre, parmi lesquels se trouvaient plusieurs Iroquois qui l’avaient bien connu. Ils le pressèrent de retourner avec eux, lui disant, que ses parents adoptifs, étaient inconsolables depuis son départ. Il leur remit pour eux, plusieurs présents, qu’ils promirent de leur donner.

Le voyage se fit lentement, car les sauvages s’attardaient souvent à chasser. Radisson rapporte que le gibier était si abondant, qu’un jour, il vit un troupeau de 300 ours. Les sauvages en furent effrayés et avouèrent n’en avoir jamais vu, en si grand nombre. Un des passe-temps les plus agréables, le long de la route, était de prendre au piège des jeunes chevreuils et de les mettre en liberté dans des petites îles, après leur avoir attaché des clochettes au cou. Les sauvages entouraient ensuite l’île et faisaient des chasses merveilleuses ; car le gibier effrayé de ce bruit insolite se hâtait de sortir du bois et de se jeter à l’eau. Radisson atteignit le fort Onondagué sans accident. Ce poste comprenait deux petits forts entourés d’un double mur et était flanqué de deux bastions. Au centre du fort principal, se trouvait le château du commandant de la place. Autour du fort s’étendaient à plus d’une demie-lieue, des champs de blé d’inde et de divers légumes. Les Français, s’étaient aussi livrés à l’élevage et possédaient un bon troupeau qui leur était d’un grand secours, lorsque la chasse faisait défaut. Radisson vit au fort, une Huronne, qu’un des missionnaires avait recueilli, en passant près d’un rocher de l’île du Massacre. Elle raconta, que lorsque les Iroquois descendirent dans leur île, pour échapper à leur poursuite, elle s’était cachée pendant trois jours, dans le creux d’un arbre. Le missionnaire, après lui