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leurs quartiers d’hiver. Des Groseilliers se mit aussitôt à construire une maison et un hangar, tandis que Radisson partit en canot, pour aller reconnaître les sauvages de l’intérieur. Il pénétra jusqu’à environ 150 milles dans le pays. Le 12 Septembre, il revenait suivi d’un grand nombre de sauvages.

Il était à peine de retour, qu’un soir, à son grand étonnement, il entendit la détonation d’un canon.

Il partit avec trois hommes, pour découvrir ce que cela signifiait. Le 16 septembre il aperçut, un navire mouillé près d’une île de la rivière Nelson.

L’équipage avait dressé une tente dans l’île et était occupé à y construire un fort.

Radisson passa toute une journée, caché dans les branches, épiant ce qu’ils faisaient. Il s’approcha assez près d’eux, pour reconnaître qu’ils parlaient Anglais. Il retourna vers ses trois compagnons. Ils se montrèrent sur la côte, en face de l’île. Ils ne tardèrent pas à être remarqués par ces nouveaux venus, qui, après quelque hésitation, se dirigèrent vers eux, en canot.

Ils se tinrent à distance. Radisson leur dit qu’il était venu dans cette direction, en entendant le bruit de leur canon, espérant y rencontrer un navire Français qui était attendu de jour en jour. Il les somma d’avoir à quitter cette rivière à l’instant, les menaçant de les chasser. Il leur déclara, qu’il réclamait le privilège exclusif de la traite, comme premier occupant.

Il allait continuer ses menaces, lorsqu’il reconnut le Capt. Gillam, avec lequel il avait eu de fréquents rapports à Boston. Un certain historien veut même que Gillam l’ait accompagné, lors de sa première expédition maritime à la Baie d’Hudson. Il changea aussitôt de langage et se rendit à bord du navire de Gillam, où il fut reçu avec les témoignages de la plus grande amitié. Il fit promettre à Gillam de ne pas laisser ses hommes sortir de l’île, de crainte de rencontrer des Français. Il l’assura qu’il verrait à ce qu’il ne fut pas molesté par les sauvages, sur lesquels il exerçait une grande influence.

Il entrait dans le plan de Radisson, d’exagérer les forces qu’il possédait, sur la rivière Hayes. Dans ce dessein, il fit croire à Gillam, qu’il avait un fort bien défendu et garni de canons, que deux navires Fran-