Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/22

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l’heureux changement qu’il a provoqué en beaucoup de ses contemporains ! Combien ont appris de Maxence qu’ils avaient une âme faite à l’image de Dieu, qu’ils étaient nés pour croire, pour espérer et pour aimer !

Ce qui a été, ce qui demeure, dans cet ordre d’idées, l’œuvre propre, l’œuvre de bon aloi d’Ernest Psichari et de ses émules, c’est l’orientation nouvelle, l’orientation chrétienne et catholique qu’ils ont donnée à l’esprit d’une grande partie de la jeunesse intellectuelle. N’en est-ce point assez pour justifier de notre part les mots de reconnaissance et d’admiration que, pour mon compte, je n’ai pas craint d’employer ?

Si l’on songe que ces mêmes hommes ont amené par milliers à l’amour de leur mère, la France, des fils qu’une éducation malfaisante en détournait ; que cet amour a été générateur du plus splendide héroïsme, des plus mystiques sacrifices pour le salut commun ; que de la direction qu’ils ont si largement contribué à donner à l’âme française est moralement sortie la victoire ; que cette victoire enfin ils l’ont payée de leur vie ; aux mêmes mots de reconnaissance et d’admiration qui remonteront à nos lèvres s’ajoutera celui de respect.

Alfred BAUDRILLART
de l’Académie Française.