Page:Psichari - L'Appel des armes (1919).djvu/21

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Trop ouverts, murmurent aujourd’hui certains critiques, qu’agace un engouement parfois excessif pour ces nouveaux venus, chez qui ils relèvent, sans bienveillance, telles attitudes, telles expressions, qui leur paraissent malencontreuses.

Eh mon Dieu ! que des hommes dont la formation première n’a pas été chrétienne, qui ne sont pas, dès leur prime jeunesse, entrés dans les cadres catholiques, marchent d’abord un peu à tâtons, qu’ils procèdent par approximations successives ; que, malgré leur ferme volonté d’incliner totalement leur intelligence devant la doctrine de l’Église, volonté qu’ils ont souvent affirmée, ils n’atteignent pas la précision du langage théologique, quoi d’étonnant ? Mais faut-il leur en faire un grief ? Non. L’erreur consisterait à les transformer en guides de la pensée catholique. Ils n’y prétendent généralement pas.

Ernest Psichari notamment, parvenu au terme de son évolution intérieure et déjà résolu à s’inscrire dans la milice sacrée, reconnaissait les lacunes de son savoir et aspirait aux études qui devaient les combler. Il eût, tout le premier, souri des naïfs et des imprudents amis qui l’eussent traité de docteur et de père de l’Église. Quelle injustice pourtant de méconnaître