Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/117

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ces tourmentes de sable si fréquentes au désert. Alors se précipitent les coups de béliers rageurs du vent qui s’excite à battre son propre record. Alors, pelotonné dans la laine torride des haïks, on assiste à la mort du ciel, on est dans la nue bondissante où toute forme a disparu, on est dans le principe essentiel de la Force. Mais Maxence, lui, il se dresse dans la flamme agile, les bras croisés, tandis que des paquets de sable le bombardent. « Lave, ô vent — dit-il — tout ce qui n’est pas la pure grandeur. Arrache, arrache l’humus des montagnes et tout ce qui est accessoire et ajouté. Que seule subsiste la forme minérale ! Et que de notre cœur aussi, les angles apparaissent et qu’il soit nu comme la pierre ronde que, depuis l’origine des âges, tu roules ! »

Grandeur de Zli !… On monte insensiblement dans des dunes blanches emmêlées où de maigres titariks ont réussi à