Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/153

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mense de cette âme. Nulle musique n’endormira plus ce malade, que la misère du monde a circonvenu. Il lui faut le pain de la substantielle réalité, afin que ces mirages, dont il meurt, s’évanouissent, — et non pas les douces rêveries du cœur, mais le vol sévère de l’esprit tendu vers la possession éternelle. Il vomit, ce violent, les consolations d’un soir religieux, car il n’est pas de consolation hors de la clarté de midi et de l’étincelante certitude. Il maudit la paix du cœur, car il n’est de paix que de la raison. Et toute illusion est du diable, mais toute réalité est de Dieu…

L’homme, assoiffé de lumière, s’enfonce dans les ténèbres. Au silence des rues endormies, succède le frissonnement des lattes, au plus haut sommet des palmiers, et là où la rumeur des hommes fut la plus vive, plus faible et plus mystérieuse est la parole de la nuit. Bientôt,