Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/155

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Des femmes vinrent à passer dans la palmeraie. Maxence se dit que c’étaient celles-là qui, en 1909, allaient sur la montagne d’Amatil pour exciter leurs hommes au combat. Elles s’approchèrent, et doucement saluèrent le maître de l’heure. Maxence les regardait curieusement, un peu écœuré par l’atroce odeur du musc, — mais tout l’Orient soudain se dressait devant lui. Une langueur sauvage s’ajoutait à la beauté de ces visages ardents, et c’était l’Orient encore que rappelaient les coiffures compliquées, — ces tresses noires alourdies par les boules d’ambre, les bijoux de nacre et les péridots. Et, tandis qu’elles jouaient avec son haïk de soie blanche : « Comme elles sont bien, pensait-il, les amies du guerrier, et comme l’on voit qu’elles sont habituées à recevoir ceux qui longtemps ont couru le désert, ceux qui rentrent dans la ville, harassés, couverts