Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/166

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audita populi romani majestate et superioribus victoriis indigna… »

En relisant sous sa tente les phrases ternes et sévères du conquérant, Maxence comprenait mieux la suite de l’entreprise où il était engagé. Oui, il les connaissait bien ces murs carrés, ces nobles tracés, ces pures lignes droites des oppida et des voies romaines. Et aussi ces difficultés de ravitaillement et ces inquiétudes au sujet de la res frumentaria et ces démêlés avec les tribus. — Mais surtout, ce qu’il reconnaissait, n’était-ce pas cette populi romani majestas, cette sereine et rectiligne souveraineté, cette majestueuse et souveraine dignité française ?

Et pourtant, il n’avait pas la paisible assurance du conquérant. Depuis longtemps, depuis sa longue station à Atar surtout, il lui manquait d’être pleinement d’accord avec son peuple. Il sentait qu’il ne participait pas à sa vie. Il avait la