Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/167

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certitude de n’être pas le véritable héritier de cette dignité française qu’il savait être surtout une dignité chrétienne. Étranger parmi les renégats et les blasphémateurs, étranger parmi les fidèles et les pacifiques, il ne pouvait en aucune façon parler pour la France dont il portait le nom jusqu’aux extrémités de la terre. Heureux ceux qui n’ont pas la charge d’être les envoyés de toute une nation ! Heureux ceux qui ne portent pas le poids d’une patrie sur leurs épaules ! Lui, il ne connaîtra pas de repos qu’il n’ait retrouvé le visage de la terre natale et la signification de son nom béni.

Car, voici que depuis l’invasion des Césars, vingt siècles de Rédemption sont venus, et quelle que soit notre volonté mauvaise, nous sommes encore les héritiers de Dieu et les cohéritiers du Christ. Et Maxence lui-même, qui n a jamais connu son Dieu descendant pour lui sur