Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/22

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lui est intérieure. Le soldat fait la guerre. C’est l’application extérieure. Il développe en lui secrètement, il porte à leur maximum de tension certaines vertus. Il nourrit, il enrichit son âme à travers son métier. C’est le travail intérieur. La vie de l’âme devient alors la raison profonde et dernière de l’effort, même le plus technique. L’acte de foi est là, dans cette affirmation que le monde spirituel, non seulement est une réalité, mais qu’il est la réalité par excellence. En dehors de lui, l’énergie la mieux adaptée de l’homme le plus intelligent ne diffère pas du labeur de l’araignée tendant sa toile. George Eliot parle dans Silas Marner d’un moment où son héros, le tisserand de Raveloe, ayant perdu toute croyance, mais infatigable à sa besogne, commence à mener une existence d’insecte, — insect-like life. Cette mécanisation de l’être, un Péguy, un Psichari la reconnaissent aussi