Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

misérablement votre grâce, parce que nous ne pouvons Vous tenir que de Vous seul… »


C’est tout. Maxence ne pense plus. Sa tête se penche sur sa poitrine. Comme la mer descendante se recule jusqu’au plus lointain de la plage, ainsi tout a fui devant cet homme, et il ne sent plus que l’espace de son âme démesurément agrandi. Tout a fui, rien n’est plus, l’attente immense est sur le monde. Alors le vieux lutteur s’abandonne, il tombe à genoux, il prend sa tête entre ses mains, il dit doucement, comme un marcheur très las après le jour :

— Mon Dieu, je vous parle, écoutez-moi ! Je ferai tout pour vous gagner. Ayez pitié de moi, mon Dieu, vous savez qu’on ne m’a pas appris à vous prier. Mais je vous dis, comme votre Fils nous a dit de vous dire, je vous dis de tout mon