Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/287

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amour, comme mes pères vous l’ont dit autrefois : « Notre Père, qui êtes aux cieux, que Votre Nom soit sanctifié… Que Votre Règne arrive… Que Votre Volonté soit faite sur la terre comme au ciel… »


Ô larmes, qui êtes la troisième Béatitude, larmes de joie et de paix, larmes des retrouvailles et du recommencement, coulez sur cette face de douleur ! Aidez cette voix qui tremble et ces lèvres qui hésitent ! Elles ne savent pas — ces mots sont si nouveaux pour elles ! — et pourtant la merveilleuse Parole accourt du fond des âges, du fond de l’éternité, portée sur la colombe de l’Esprit. Alors, la voix se fait plus forte et plus pressante :

— « Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour ; pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés… et ne nous laissez