Page:Psichari - Le Voyage du centurion (1916).djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que importance. Il ne savait pas à quoi lui pourrait bien servir cette austérité. Mais il était ainsi fait de la préférer aux cornes d’abondance que lui présentait sa patrie. Il sentait qu’une vie spirituelle est parfaitement possible au Sahara et peut-être aussi, dans son obscur désir de pardon, espérait-il qu’il pourrait, par cette misère, se racheter de bien des misères.


À onze jours de marche se dresse la falaise gréseuse du Tagant, verticale, et qu’assiège, en vagues écumeuses, le sable. Au delà, le voyageur trouve des fonds d’oueds herbeux qui viennent varier la monotonie des cailloux et des rocs, des plateaux avec de petites plaques de graminées que paissent les moutons errants. Parfois, parmi les rocs, on aperçoit un baobab, ou bien l’on suit quelque champ de pastèques, — faibles notes bucoliques en plein Walpurgis. C’est là que Maxence